L'Académie Montesquieu honore un Québécois

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Nicholas Dion travaille sur l'évolution de la littérature classique à travers l'élégie

L’étude de la littérature des XVIIème et XVIIIème siècles n’est pas l’apanage de quelques têtes chenues ou  le passage obligé des seuls candidats au bac qui, diplôme en poche, se hâtent de jeter Corneille et Voltaire aux orties tadalafil canada. » Pas vraiment modernes ces gars là »  prétend mon neveu l’œil vissé à son téléphone intelligent, qui se demande  à quelle vitesse on pensait  avant l’arrivée d’internet ! A dire vrai, Nicholas Dion n’a rien d’un individu austère. On le verrait plutôt sur  des rollers ( chez lui on dit des patins en ligne) qu’au milieu de vieux grimoires. Pour lui, l’un n’exclut pas l’autre et c’est d’un œil gourmand qu’il raconte ses après-midi à la BNF lorsqu’il étudiait à la Sorbonne, il n’y a pas si longtemps.

Titulaire de la médaille d’or du Gouverneur Général du Canada et de nombreuses autres distinctions dont la prestigieuse Bourse Bantung, il vient de réaliser, alors qu’il n’a pas trente cinq ans, la première grande étude de synthèse consacrée à la tragédie classique française de la fin du XVIIème et du début du XVIIIème siècle. «  Entre les larmes et l’effroi; la tragédie classique française 1677-1726 » a été publié aux Classiques Garnier en 2012.

Lors de la remise de son prix aux Archives départementales de la Gironde, il a salué la grande vitalité des études littéraires françaises au Québec, souligné ce que la littérature apporte en terme de connaissance de l’histoire et rappelé que Molière sentait  tellement le souffre en Nouvelle-France que la première représentation du Tartuffe prévue pour l’hiver 1694 à Québec fut interdite et son instigateur rapatrié en France manu-militari.

Si les grands classiques ne sont pas enseignés avant le niveau collégial au Québec, c’est à dire avant ce qui correspond au niveau de la terminale chez nous, il n’en demeure pas moins  selon le professeur Dion, que les auteurs français ont la côte. Les auteurs contemporains bien sûr, mais aussi les poètes du XIXème siècle tel Baudelaire dont la langue claire et le phrasé simple permettent une meilleure compréhension par des étudiants qui sont aussi formés à la littérature  anglophone nord-américaine. Lors de son séjour bordelais, l’universitaire est allé  en visite privée sur les terres de Montesquieu au château de La Brède, une expérience dont il se souviendra, dit-il, avec émotion. Alors qu’il sera déjà reparti vers l’aventure que constitue pour lui la découverte de collections  en français appartenant à des organismes privés qu’il essaie d’intégrer à la Bibliothèque nationale du Québec, les membres de l’Académie Montesquieu se souviendront avec plaisir d’un jeune homme simple qui  sait cultiver l’érudition autant  que la modestie.

C.A.M

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