Une littérature louisianaise d'expression française à découvrir.

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Chacun sait ce que, de Mark Twain à Tennessee Williams ou John Kennedy Toole, la grande littérature américaine doit à son expression louisianaise. Moins connue, la littérature d’expression française n’en a pas moins sa valeur et sa vitalité. Cette littérature française de Louisiane est née tardivement, au XIXe siècle, de la résistance à l’assimilation culturelle américaine.

littérature du XIXe siècle

1er journal de la colonie en 1794 fondé par louis duclos, ancien imprimeur à st domingue.
1er Journal de la colonie en 1794  par Louis Duclos, réfugié de St Domingue.

 

Le premier imprimeur de La Nouvelle Orléans, ne s’installe en ville que dans les dernières années du XVIIIe siècle. Après la vente de la Louisiane, les relations culturelles avec la France restent très actives, les enfants de la bourgeoisie créole partant faire leurs études à Paris. Des mulâtres de La Nouvelle Orléans comme Victor Séjour ou Edmond Dédé, font fortune à Paris, de même que le Créole Albert Delpit, l’un des secrétaires d’Alexandre Dumas. C’est dans la capitale française que Dominique Rouquette, natif de la Louisiane, publie en 1839 son recueil de poésie Les Meschacébéennes.

La littérature créole louisianaise s’avère d’une qualité remarquable, d’autant que l’usage du français est menacé et qu’un esprit de revendication identitaire et culturelle se développe. Armand Lanusse publie en 1845 un choix de textes de poètes créoles, L’homme libre de couleur. Camille Naudin écrit une Marseillaise Noire en 1867, au lendemain de la Guerre de Sécession.

Dès 1860 cependant, Élisée Reclus note, de passage à La Nouvelle Orléans, que le théâtre y joue essentiellement des œuvres américaines. Édouard Dessommes, Alfred Mercier et d’autres romanciers publient leurs écrits dans L’Abeille (fondé en 1825), Le Meschacébé ou Le Franco-Louisianais, les grands journaux littéraires créoles. Mercier fonde en 1876 l’Athénée Louisian220px-bee1915hurricaneneworleansfrontpageais, qui se fait le témoin du déclin de la culture francophone. À la fin du siècle, la Cadjine Sidonie de La Houssaye se fait connaître par sa série romanesque sur Les Quarteronnes de La Nouvelle Orléans.Lhabitation-saint-ybars. 600

La Marseillaise noire de Camille Naudin.

L'Habitation Saint-Ybars d'Alfred Mercier

Les petits soldats de Sidonie de la Houssaye.

 

littérature du XXe siècle

La littérature louisianaise d’expression française connaît une régression spectaculaire dans la première moitié du XXe siècle. La langue française est interdite à l’école en 1916, le dernier journal français, L’Abeille, cesse de paraître en 1917. L’incendie de l’Opéra de La Nouvelle Orléans, lieu emblématique de la culture francophone, n’est pas suivi de reconstruction. La création du CODOFIL, dont le président actuel est Charles Larroque, permet à l’identité culturelle créole et cadjine de revivre et de s’affirmer. Des poètes et conteurs de grand talent, comme Richard Guidry, Jean Cerceaux, David Chéramie ou Beverly Matherne, contribuent à faire renaître une littérature toujours marquée de violence et de nostalgie. PetitescommunionsEn 2014, la littérature louisianaise vit une reconnaissance officielle avec le prix Chénier de l'Académie Française décerné à Kirby Jambon pour son recueil de poésies "Petites communions".

 

Gilles-Antoine LANGLOIS

Auteur du site de référence  www.louisiane.culture.fr

 

 

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